Burkina Faso : Les décisions clés du dernier Conseil des Ministres
Le Conseil des ministres hebdomadaire s’est réuni ce mercredi sous la présidence du Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition et Chef de l’État au Burkina Faso. Des décisions majeures ont été prises, façonnant ainsi la trajectoire de cette période transitoire, selon les dires du ministre Porte-parole du Gouvernement, Jean Emmanuel OUEDRAOGO.
En ce qui concerne la Présidence du Faso, le Conseil a adopté un projet de loi visant à réviser la Constitution. Edasso Rodrigue BAYALA, ministre de la Justice, a mis en lumière certaines des grandes réformes contenues dans ce projet. Une des évolutions marquantes est l’institutionnalisation des langues nationales en tant que langues officielles, tout en maintenant le français comme langue de travail.
Parmi les changements notables, le projet de loi prévoit la suppression du Médiateur du Faso et du Conseil économique et social (CES). Leurs attributions seront transférées à une nouvelle institution, le Conseil national des communautés, qui regroupera des leaders religieux, des coutumiers et des représentants des communautés locales. Cette nouvelle entité permettra une participation accrue de la base dans les décisions nationales.
Le texte prévoit également la transformation de l’Agence nationale de renseignement en un Conseil national de sécurité, qui sera constitutionnalisé. De plus, il réaménage le régime de responsabilité pénale des dirigeants politiques, entraînant la suppression de la Haute cour de justice, dont les compétences seront transférées à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, assistée par des jurés parlementaires.
D’autres réformes notables incluent l’élargissement du pouvoir du Conseil constitutionnel, l’inclusion de non-magistrats dans la composition du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et une collaboration renforcée entre le parquet et le ministère de la Justice dans le cadre de la politique pénale du Chef de l’État.
Du côté du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, le Conseil a adopté un décret portant Conditions d’exercice de l’action récursoire. Ce texte vise à renforcer la discipline, le professionnalisme et la rigueur au sein de l’administration publique. Le ministre d’État, ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma BAZIE, a souligné que l’État prendra des mesures contre les agents agissant sans professionnalisme.
Sous l’égide du ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective, le Conseil a autorisé l’acquisition d’un immeuble de type R+11 avec sous-sol au profit de l’administration publique, dans le but d’optimiser les coûts de location. Cette décision est estimée permettre à l’État d’économiser environ un milliard de FCFA de loyer par an, selon le ministre des Finances, Aboubakar NACANABO.
Enfin, pour le compte de la Primature, le Conseil a adopté un décret instituant les journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne, illustrant ainsi l’engagement du gouvernement en faveur de la mobilisation citoyenne et du patriotisme.
Ce dernier Conseil des ministres reflète une phase active de réformes au Burkina Faso, soulignant l’importance de l’implication citoyenne et la volonté de la Transition de créer un environnement politique et social plus dynamique.
Issoufou CAMARA